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SUMMERLIED 2012 “Se porte bien”
Ohlungen Festival Summerlied
Entrez dans leur univers
Les artistes Gilbert Meyer et Mitsuo Shiraishi ont signé la scénographie du festival Summerlied qui se poursuit jusqu’au mercredi 15 Août à Ohlungen. Une soixantaine de portes s’ouvrent vers les univers de la poésie, du conte, de l’humour...
Le festival Summerlied a retrouvé sa place dans le cadre bucolique de la forêt d’Ohlungen, près de Haguenau. Cette année, Gilbert Meyer, marionnettiste et fondateur de la compagnie Tohu-Bohu Théâtre, et Mitsuo Shiraishi, peintre et graveur, ont signé la scénographie de cette grande fête dédiée aux cultures traditionnelles du monde entier. Une série de portes en bois, chinées dans les fermes et les jardins ouvriers de la région, ouvre sur les différentes places du « Bàbbeldorf » — le village de l’oralité.
Des portes à battants, comme celles d’un saloon, donnent accès au à l’espace contes ; une autre, surmontée de parapluies accrochés à l’envers, mène au puits à blagues… Mitsuo Shiraishi a également investi la clairière pour décliner en trois dimensions l’univers poétique de ses tableaux. Sous la frondaison d’un arbre, une casserole, un cheval de bois, une balle rouge forment un Manège Immobile qui nous renvoie à nos racines. Pile dans l’esprit du festival.
Parcours pieds-nus Contes philosophiques
« Une porte est à la fois un seuil, un passage qu’il faut avoir le courage d’ouvrir en ignorant ce qui se cache derrière mais qu’il faut aussi savoir refermer derrière soi », commente Gilbert Meyer.
On s’arrête devant une drôle d’installation : une porte blanche de bureau, un voltaire de velours rouge, un fagot de bois et un extincteur. « Placés l’un à côté de l’autre, ces objets usuels prennent une autre dimension. L’histoire qu’ils racontent dépend de la personne qui les regarde », assure Mitsuo Shiraishi. Au bout du parcours, deux portes de bois tiennent en équilibre grâce à une corde suspendue à une poulie. Sous l’une d’entre elles, deux petits œufs menacent d’être écrasés. « On sent la tension et l’effort qu’elles doivent faire pour se maintenir l’une et l’autre. Le danger est imminent », commente l’artiste qui ne veut pas donner trop de pistes et préfère laisser au visiteur toute la liberté d’imaginer.
Inciter à se poser des questions
Le but des deux hommes n’est pas de créer une animation mais d’inciter à se poser des questions. Sur un ancien panneau publicitaire, on lit « Man verlange nur die Marke Chocolat Menier ». En s’approchant un peu, on voit que quelqu’un a gratté la marque pour la faire disparaître. Mais pourquoi ? Sur quelques centimètres carrés d’émail bleuté se résume « la problématique de la cohabitation des deux langues deux langues, la complexité de l’identité alsacienne », analyse Gilbert Meyer.
Encore quelques pas et le festivalier retrouve un peu de légèreté teintée d’humour surréaliste. Des parapluies ont été accrochés, tête en bas, au-dessus du « Witzbrunne » – le puits à blagues. « C’est un pied de nez au ciel pour conjurer le mauvais sort afin qu’il ne pleuve pas », s’amuse Gilbert Meyer qui fait référence aux deux dernières éditions plutôt pluvieuses du festival. Qu’il se rassure, ce week-end, le ciel promet d’être absolument clément au-dessus de Summerlied.
Une bonne nouvelle pour la scénographie des deux artistes. Dans la lumière rouge de cette fin d’après-midi, leurs portes de bois et leurs labyrinthes végétaux prennent une coloration magique et ouvrent en grand notre imagination.
mardi 11 septembre 2012